• Bo Diddley, né Ellas Otha Bates McDaniel à McComb (Mississipi) le 30 décembre 1928 et mort le 2 juin 2008 à Archer (Floride) , bluesman, guitariste, chanteur, compositeur et acteur américain. Il est reconnu comme l'inventeur du diddley beat, forme évoluée et transposée sur la guitare du jungle beat, qui précipite l'éclosion du Rock en 1955 et de tout ce qui s'ensuit. Il est ainsi surnommé l'Originator et considéré pour son rôle clé dans le passage du Rythm'n Blues vers l'ensemble de la musique populaire et alternative moderne, qu'elle soit rock, électronique ou break. Son pseudonyme lui vient du nom donné à un instrument rudimentaire, constitué d'un morceau de fil de fer accroché à un mur sur lequel on faisait glisser un goulot de bouteille selon la technique du bottleneck, et qui remplaçait la guitare chez les apprentis musiciens noirs des débuts du blues. Cet instrument, le diddle ou diddley bow (aussi appelé jitterbug ou one-string), est avec le jug (bouteille servant de basse dans laquelle on soufflait) à la base de l'invention des musiques afro-américaines. Musicalement, Bo débuta comme violoniste et passa à la guitare sous l'influence notable de Louis Jordan ou encore de John Lee Hooker et Muddy Waters, quand se faisaient ressentir les premiers soubresauts de ce qui n'était encore que le Rhythm and Blues et pas encore le Rock ‘n’Roll dont Diddley, avec Chuck Berry, Elvis Presley, Bill Haley, Little Richard et Fats Domino, sera l'un des pionniers. Accompagné à partir de 1950 et jusqu'en 1964 par Jerome Green, son joueur de Maracas capable de soutenir leurs astucieux contre-temps. Jerome Green est selon le témoignage de Marshall Chess (fils de Leonard Chess) recueilli par Martin Scorsese (dans sa série Presents the Blues), celui qui a introduit chez Bo Diddley les rythmes dits jungle au sein même de la racine rhythm'n'blues. Le fruit de leur rencontre sera le diddley beat où le concept rythmique de Diddley trouve son écho et son accompagnement. En 1952, il acquiert un ampli de guitare d'où il va sortir son premier vrai son saturé allié à une réverbération généreuse. Il bricolera lui-même l'un des tout premiers effets trémolo/vibrato électronique (vibe, parfois appelé effet texan) avec un réveil et quelques pièces de mécanique a partir desquels il crée son premier son spécifique (Diddley sound) qu'il va sans cesse explorer et élargir. Selon son témoignage recueilli par maxwell street doc, il aurait aussi été à l'origine des premières expériences de création de vibrato (tremolo bar) bien qu'il ne se servit que très peu de cet accessoire mécanique monté sur certaines de ses premières guitares Gretsch et abandonné pour celles à forme rectangulaire (toujours des Gretsch). L'activité musicale étant trop saisonnière pour en vivre, il concède de produire une maquette comportant 2 titres : "Uncle John" et "I'm a Man" (pour la face B). Rapidement repéré, il signe en 1954 un contrat de sortie pour un disque avec Chess Records, et "Uncle John" devient "Bo Diddley". Avec son premier single comportant Bo Diddley et I’m a Man qui sort en mars 1955, et pour lequel il est accompagné par Otis Spann (piano), Lester Davenport (harmonica), Frank Kirckland (batterie) et Jerome Green (maracas) , il révèle au grand public un rythme qui sera abondamment repris dans le monde du blues et du rock. On le nomme jungle beat (au sens large des rythmes proches scindés de manière identique) ou diddley beat (en tant que rythme jungle particulier qui n'apparaît que très sporadiquement dans différents styles antérieurs). Le 20 novembre 1955, il passe au Ed Sullivan Show, qu'il rend furieux. Annoncé comme un musicien de Folk, et censé jouer sagement un morceau devenu classique de la musique Country, Sixteen Tons de Tennessee Ernie Ford, comme il était convenu, il interprétera sans avertir Bo Diddley. Le très respecté Ed Sullivan lui dira qu'il est "l'un des premiers hommes de couleur à l'avoir jamais trahi". Face à cette expression ressentie comme raciste et autoritaire, Bo Diddley avouera s'être retenu de s'emporter physiquement contre lui. À la suite de cet événement, il sera empêché de jouer sur plusieurs autres shows et Ed Sullivan lui dira que sa carrière serait finie avant 6 mois. Cependant, Bo Diddley venait de lancer son premier tube sur les ondes et en kiosque tout en ayant tenu tête au système médiatique alors soumis à la ségrégation racial et au conservatisme. Hormis le fait qu'il aurait été le premier noir à passer dans le Ed Sullivan Show en tant que vedette, il devint un exemple qui prendra beaucoup de sens dans les années 1960. Il influencera plusieurs groupes des sixties dont : The Rolling Stone, The Yardbirds, The Pretty Things, The Animals, Led Zeppelin The Shadows of Knight, The Kinks, The 13th Floor Elevators entre autres ! et la scène rock'n'roll en général, selon l'expression des Animals dans leur reprise en 1964 de "The Story of Bo Diddley" qu'ils réarrangent et développent. Les Moody Blues eux-mêmes lui consacreront des prestations live en son honneur, remplies d'admiration et d'énergie. Parmi ses fans et pairs ayant fait des reprises sans jamais payer de droit durant des concerts, sous couvert de clins d'œil ou de medleys, on compte aussi Janis Joplin et Jimi Hendrix. Dans les années 1960, il produit beaucoup de morceaux dont certains sont accompagnés de paroles parlées à l'instar de son hit Say Man (1958) qui sont les pâles prémices du Rap et du Slam, mais en tout cas un signe de liberté musicale et de recherche de mode d'expression qui deviendront chères à Frank Zappa à la fin des années 1960. La Pop anglaise n'échappe pas à l'influence de Bo Diddley et elle va découvrir très tôt à travers des groupes comme les Kinks, le proto-Punk amenant directement au style Rock qui ne s'épanouira que durant les années 1980. Ces derniers avaient expressément demandé à Bo Diddley d'ouvrir leur tournée en Amérique en 1979. Van Morrison formant le groupe Them va se montrer lui aussi très inspiré par Bo Diddley. Leonard Chess, fondateur de Chess Records meurt en 1969. Bo Diddley s'aperçoit peu avant que ce dernier n'a pas encore payé tous ce qu’il lui devait, et qu'il lui doit "des millions" en droits d'auteur. Ce décès lui fait perdre la main dans son procès et met fin aux mythiques "années Chess" de Bo Diddley. Dès cet instant et à la décennie suivante, Bo Diddley commencera à trouver d'autres alternatives de production (dont l'auto production) et élargira finalement ses relations et ses partenariats musicaux comme la fabuleuse rencontre avec Johnny Otis qui produira notamment l'album d'anthologie "Where It All Began" paru en 1971. Au beau milieu des années 1970, et à la suite de cinq albums Funk, Bo Diddley s'engage durant deux ans et demi dans la police de la commune de Los Lunas dans le comté de Valencia au Nouveau-Mexique où il devient sherif adjoint. Il accrochera à son palmarès trois courses poursuites à bord de voitures de police affectées aux autoroutes. Il gardera de cette période le port d'écussons métalliques personnalisés qu'il portera traditionnellement à son chapeau.

    Diddley écrira également pour Sylvia Robinson du célèbre duo Mickey & Sylvia, avec le guitariste Mickey Baker. Durant les années 1980, Bo Diddley commence à déserter les studios d'enregistrement et retourne à ses premiers principes : pas de studio, pas de dépendance ni de contrainte autre que jouer! continuant à adopter les nouvelles technologies de son comme le filtron ou l'usage rythmique et mélodique des harmoniques. Il se produit dans des concerts de grande et petite taille, et écrit un nombre important mais difficilement estimable de morceaux sans titre ni édition audio ou vidéo, que seul des particuliers ont enregistrés et conservés. Bo Diddley fait quelques brèves apparitions au cinéma dans des films comme Un Fauteuil Pour Deux de John Landis (1983) et Eddy and The Cruiser II (1989), où il incarne un guitariste de légende). Il crée aussi 2 chansons pour le film documentaire sur les motards de l'enfer ou Hells Angels, en rupture apparente avec sa fonction de shérif qu'il occupait quelques années plus tôt : Hells Angels Forever (1983), où il joue en live en s'adressant à eux (Do Your Thing et Nasty Man). Il n'y abandonne cependant pas sa droiture, mais réaffirme le droit à la liberté quand elle n'interfère pas fondamentalement avec les règles de l'ordre social sous quelque forme qu'elles soient. Il est introduit membre de la prestigieuse Rock and roll Hall of Fame en 1987. En 1989, Bo Diddley crée finalement, en studio, l'un de ses albums les plus énigmatiques "Breakin' Through The B.S.", annonçant la couleur musicale des années 1990. Durant les années 1990, Bo Diddley pratique toujours les concerts avec ses nouvelles compositions mais surtout avec ses classiques qui sont très demandés, ainsi que des grands Jams rocks et fait notamment des apparitions en compagnie des Rolling Stones qui avaient débuté en tournant avec lui. En 2005 et 2006, entamant une tournée mondiale pour ses 50 ans de carrière, il continue de jouer avec le groupe du pianiste Johnnie Johnson, mais il a de fréquents problèmes cardiaques notamment en aout 2007. Tout en récupérant d’un accident vasculaire cérébral et d’une crise cardiaque, Diddley revient dans sa ville natale de McComb, Mississipi, début novembre 2007, pour l’inauguration d’une plaque qui lui est consacré sur le Mississipi Blues Trail, sur laquelle il été marqué ses réalisation, et noté qu’il était ‘acclamé’ comme le fondateur du Rock and Roll. Il n’était pas supposé chanter, mais écoutant le musicien local Jesse Robinson chanter une chanson écrite pour l’occasion, Robinson senti que Diddley voulait chanter et lui remis un micro, c’était la première et dernière fois qu’il chantait après son accident vasculaire cérébral. Le 2 juin 2008, Bo Diddley meurt à l'âge de 79 ans d'un arrêt cardiaque dans sa maison d'Archer, en Floride. Une page du Rock fut tournée le jour de sa mort et tous les plus grands artistes de rock comme les Rolling Stones déplorèrent le décès de celui qu'ils admiraient et qu'ils considèreront toujours comme l'un des plus grands guitaristes et chanteurs de rock. Ici présent avec quatre de ses titres enregistrés en 1962 et 63, édités aux USA sur Checker records, sortis également en Angleterre sous forme d’un EP édité en 1965 sur Pye International NEP.44036 R&B serie "Diddling/You All Green/I Can Tell/Babes In The Woods". Bo Diddley reviendra avec d’autres chansons !

     

    Diddling

     You All Green

     I Can Tell

     Babes In The Woods

     

     

     

     


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